Clop, potoclop,
Un cheval trotte
Va-t-il sous la fenêtre
M'apparaître?
Las non,
Il part encore plus loin,
Et je n'entends déjà plus rien.
(vers 1970)
à ma mère
Fleurit tous les printemps
Pour ton anniversaire.
Peut-être qu'un lutin
Le fait refleurir tous les ans
Feu d'artifice et de lumière.
C'est le cheval de mon enfance...
Une grosse branche: la tête ;
L'autre plus mince était la queue,
Je m'accrochais entre les deux.
Preux chevalier j'allais en quête
De quelque chose d'inconnu;
J'étais l'indien dont la vaillance
Fait la fierté de sa tribu.
C'était un cheval enchanté
Prenant une robe nouvelle
A chaque nouvelle saison.
Au printemps il était tout blanc,
Cheval de bronze dans l'été,
L'automne il était isabelle
Pour se muer en alezan.
Quand l'hiver venait sans façon
Le dépouiller de tout son or
Sa robe noire avait encore
L'éclat que le givre y mettait.
Il est maintenant en vacances
Dans le jardin de mon enfance.
Maintenant devant la maison
C'est l'arbre qui change au gré des saisons.
L'abricotier de mon jardin
Fleurit tous les printemps.
Respire le bouquet du temps.
L'abricotier de mon jardin
Est une lampe d'Aladin,
Elle s'allume pour te plaire
Et t'offrir tous les ans
Un bouquet d'anniversaire
(mars 1965)
(l'abricotier est mort un an après ma mère....
N'ayant pas de photo de l'abricotier, j'ai mis les jonquilles, qu'elle aimait beaucoup aussi)
Au jour le jour!
Quel merveilleux voyage
Ferai-je autour
De la terre, dans mon nuage!
Je verrai défiler
Les paysages,
Crierai: "Quelle heure il est?"
Lorsqu'un village
Pointera vers moi son clocher.
Un vol d'oiseaux sauvages
Viendra me voir;
Je suivrai leur sillage
Et jusqu'au soir
J'écouterai leur bavardage.
S'il retombe une nuit,
Pris par l'orage,
Sur terre en lourde pluie,
Mon beau nuage
M'y fera descendre avec lui.
Au long d'un fil de soie
Je glisserai,
Comme en rêve on se voit
Sans fin sombrer
Toujours plus bas
Au fond de soi.
(vers 1965)
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