Je marche dans les bois où des points de lumière
Traversent en dansant l'ombre légère et douce
Galopait un cheval Sur une rive ancienne Sa robe était de neige et d'argent sa crinière La mer en longues lanières Cinglait sa trace et l'effaçait Pour laisser place au sable épais. L'écume blanche, à la crête des vagues S'élance, Et pose sur le sable en ligne festonnée sa dentelle de neige Et la vague se cabre et la vague retombe Et son nouvel élan la conduit à la mort et son dernier effort la brise et la disperse au vent. A son dernier soupir répond le cri du large Et le hennissement hargneux de l'étalon Qui martèle le sable et la vague éphémère Et marque le rivage, et remplit l'étendue de la plage déserte De piaffements, d'appels et de galops soudains. Les vagues mugissantes aux crêtes argentées Se groupent derrière lui et de l'écume blanche Jaillit la flamme folle des crinières mouvantes. Galope le cheval à la robe de neige Et son troupeau galope et son troupeau le suit. Le fracas des sabots déferlant sur la plage Etouffe le dernier mugissement des flots
En souvenir de ceux qui sont partis, en espérance avec ceux qui luttent