Auteur : colea:colea
Date de création : 05-08-2013
Le naufrage du "La Ville du Havre" en 1873
Le 22 novembre 1873, le paquebot "Ville du Havre" , de la Compagnie Générale Transatlantique, coula en 12 minutes après une collision avec le trois-mâts anglais "Loch Earn". En cherchant sur le web vous trouverez tous les détails concernant ce navire et cette tragédie. Si je vous en parle, c'est que mon arrière-grand'père y travaillait comme cuisinier, qu'il fut parmi les 87 survivants (sur plus de 300 passagers) et qu'il en fit le récit dans une lettre à ses parents.
Voici cette lettre:
"Mes chers parents,
j'ai eu le coeur gros, bien serré à mon arrivée au Hâvre, et les côtes de la France m'ont fait venir quelques bien douces larmes. Une grande partie de la population hâvraise était là, sur les jetées et les quais, haletante d'impatience d'embrasser un père, un mari, un frère, un ami. Les mouchoirs s'agitaient déjà de bien loin. Quand nous accostâmes, cette foule de personnes de coeur riche, qui portait intérêt aux pauvres naufragés, nous a fait une haie sur tout le parcours, et c'est là qu'on lisait bien sur tous les visages la franchise de confraternité. J'étais inconnu de la plupart, mais je n'ai pas moins eu pour cela les marques les plus vives de la sympathie la plus tendre.
Féraud m'attendait, les larmes aux yeux; elles se confondirent avec les miennes quand nous nous embrassâmes. La voiture m'amena dans quelques minutes rue aux Cailloux.
...................
Nous avons quitté New-York le 15 novembre, à 3h. de l'après-midi, et c'était le 22 novembre, à 2h du matin que le choc eut lieu. Nous venions de dépasser les bancs de Terre-Neuve, nous avions été trois jours dans la brume la plus intense. A la secousse, je me réveillai, je sautai à bas de ma couchette et réveillai le commissaire qui couchait dans la cabine à côté. Il était déjà sur pied aussi, et m'ayant avisé que c'était un abordage, je montai immédiatement sur le pont avec ma chemise de laine seulement. Nous venions de recevoir un coup terrible à tribord sous la ligne de flottaison, et au-dessus les haubans du grand mât cassés. Je me penchai pour voir le trou, mais ne pus rien distinguer, et j'allai à l'arrière du mât d'artimon. C'est alors que l'on monta des cabines: Passagers, matelots, presque tous étaient à se demander ce que c'était; et, en apercevant, à 300 m plus loin, un navire en panne, on comprenait, hélas, que l'un des deux, tous les deux peut-être, allaient être engloutis en plein Océan (à 800 mille de Brest, quatre jours). Ce colosse, que Léonie vit défiler si majestueusement dans la passe du Hâvre, baissait sur l'eau, baissait; il y avait déjà trois minutes qu'il était éventré.
(à suivre)
Commentaires
merci Léa de nous faire partager tes souvenirs .
sur la forme, que dire de cette lettre, quelle belle plume, une écriture vivante et tellement chargée d'émotion qu'elle en presque palpable... on imagine ce qu'a pu ressentir ton grand-père dans ce naufrage lui le rescapé à une l'époque où les cellules de soutien psychologique n'existaient pas.
sur le fond , l'Homme se voulait conquérant avec ces paquebots, pourtant si fragiles face aux éléments et à une navigation encore dépourvue de moyens techniques pour éviter les éperonnages . et ce fût pire avec le Titanic....
je suis allée sur wiki et j'ai ainsi appris une superstition attachée aux navires rebaptisés comme se fût le cas puisqu'à l'origine il s'appelait le Napoléon III tous voués à un tragique destin
bises
marie
Révérence ma chère Léa,
Cela fait un moment que je ne suis pas venue sur les blogs et ça m'a manqué mais pas eu le temps, pas le courage non plus après ce qui est arrivé à Fernand.Nous avons eut si peur ! La semaine a été éprouvante !
Il va bien, il se repose, pas envie de sortir aujourd'hui.Mardi et mercredi il a de la rééducation + deux examens médicaux, mercredi il a RV chez le généraliste.Encore une semaine qui sera bien chargée.
En ce qui me concerne, depuis hier je suis patraque, mal à la gorge et je tousse un peu.Je me soigne comme je peux, si ça ne passe pas je prendrais RV chez le médecin...J'ai demandé à ma professeur de chant de reporter mon cours du mardi 9, elle le donnera le mardi 23.D'ici là je serais rétablie.Ma santé passe avant le chant, c'est normal.
Et toi j'espère que tu vas bien ?
Merci pour tes commentaires et ton soutien.
Je ne connaissais pas ce naufrage de ce paquebot, j'ai lu ton article avec intérêt.Cela me fait penser au Titanic, le célèbre paquebot...
Bon dimanche et agréable semaine, gros bisous de nous deux et calins à tes chats.
Florence
Bonjour Léa
demain on commence déjà le chapitre 3
Je te souhaite un très bon dimanche
Nos amitiés bises
René
Très intéressante, et émouvante, cette histoire, j'attends la suite, j'avoue.
Quant aux chatons de ton fond de blog... des petits lampions dirait-on pour fêter e printemps: un peu prématuré cependant?
Quant à l'orthographe, elle a toujours évoluée, il n'y a qu'à lire les manuscrits de Balzac, auteur français par excellence, pour s'en rendre compte: pourquoi notre génération s'arrogerait-elle le droit de la figer? Il faut se replacer un peu dans l'histoire d'une langue, il me semble,sans interdits ni obligations.
Bon dimanche à toi.
Du coup j'ai oublié de te dire que ton article me passionne.
A plus! Seringa.
Bonsoir Léa,
Merci pour ta gentille visite.
Dans le genre poétique, j'aime beaucoup aussi: " Je me suis levée de bonheur"...
Bon dimanche. Amicalement.Seringa.
PS: un excellent article dans "Books", du 11 /06/2015 (trouvé sur Internet), sur l'évolution de la langue française.
Titre:"comment les choux ont gardé leur "x"...
Très édifiant. Bonne soirée.
Bonjour Léa quelle belle lettre de ton arrière grand père très émouvant il à eu beaucoup de chance et quelle tragédie le naufrage de ce bateau le ville du Havre .
En ce moment je regarde beaucoup d'archive filmé de la deuxième guerre mondiale eh bien crois moi ce n'était pas facile de traverser l'atlantique avec les U-boat qui grouillaient de partout que de nombreux bateaux furent coulé tragiquement pauvres gents ..
Mon Mistigris prend le chemin de tes deux matous squatter là encore il va sur le territoire des autres chats se battre il est encore re venu blessé il n'est pas facile à gérer lol .
Ici on à un vent très fort en ce début de week end je te souhaite une bonne fin de samedi et un bo dimanche bises.
Je vais de ce pas sur le Web pour voir ce qui s'est passé cette nuit tragique. Mais,, je penses que tu vas , ces jours prochains, nous donner la suite de la lettre de ton grand-père. Coulé en 12 minutes ! Les survivants ont eu une sacrée chance ! A plus. Florentin
Bonjour Léa.
J'irai sur le web, pour connaître tous les tenants et les aboutissants, liés à ce naufrage.
Impossible de ne pas être émue à la lecture d'une telle missive. Elle déborde d'une belle sensibilité fraternelle et de compassion pour son prochain.
Un survivant doté d'une belle âme.
Fort bien écrite, de surcroît.
Merci. Je reviendrai lire la suite.
Très bon samedi,Léa.
Bonjour ma petite Léa , pour une tragedie s'en est une et jamais je n'en avais entendu parler , merci pour ce gentil partage de la lettre de ton grand pére qui a dû aussi avoir bien du chagrin devant le résultat de ce naufrage ...C'est grâve et heureusement qu'il y a eu des survivants , mais il n'empêche que pour les autres quel malheur ....Je vais aller consulter des détails sur ce naufrage car tu as bien raison de le signaler pour ceux qui ignorent ce qu'il s'est passé exactement au moins par respect pour ceux qui ont perdu la vie dans cette tragedie , passe une belle journée petite Léa a++++Lili
Bonjour Léa,
Je viens de lire ton article que je trouve très intéressant et j'ai hâte de lire la suite.
Dans ton commentaire d'hier tu me dis que tu n'es pas douée pour le ménage mais moi je suis sure du contraire. De toute façon là n'est pas la question. L'important c'est que tu en saches suffisamment pour entretenir ta maison.
Moi j'ai appris beaucoup de chose en travaillant mais au début je ne connaissais pas grand choses.
Passe un bon samedi.
Gros bisous.
Bonjour.
Concernant "Liliane", à l'époque il n'y avait pas de téléphone portable. Imagine ce qui se passe aujourd'hui. Les élèves ont bien progressé dans un certain domaine...
La lettre de ton arrière-grand-père est très émouvante; c'est un morceau d'histoire que l'on ne connaît pas.
Je ne sais pas si avec la réforme de l'orthographe, l'accent circonflexe sur le i de "connaît" existe encore.
Bon week-end.
poete83
Bonjour Léa
je découvre cette tragique histoire
désolé pas vu sur la page 9 ?
Je te souhaite un très bon samedi
Nos amitiés bises
René
Bonsoir Léa, je viens de lire comme tu dois t'en douter avec grand intérêt, ton billet, sur ce paquebot, j'ai lu toute la lettre à mon mari, nous qui habitons à quelques kilomètres de cette ville du Havre, nous ne savions pas qu'il y avait eu un paquebot, de ce nom, et nous n'avions, jamais entendu parler de ce naufrage, merci beaucoup, de ce récit et du partage, de cette lettre de ton arrière grand-père...
Je t'embrasse, bon samedi, fanfan